
Conférence de Fred Turner : "De la technocratie autoritaire"
Vers une technocratie autoritaire
L'usage des technologies pour des projets autoritaires aux États-Unis (1950-2025),
par Fred Turner, professeur au département des sciences et de la communication de l'université Stanford (États-Unis)
Déroulement :
Lundi 3 novembre, 19 h
Amphithéâtre Lefebvre, centre Sorbonne
La séance sera animée par Sylvain Bourmeau
La conférence se déroulera en anglais.
Accès gratuit sur inscription (formulaire en bas de page)
Résumé :
Comment les techno-autoritaires qui tiennent aujourd'hui les rênes de l'univers numérique ont-ils pu apparaître au cœur de la Californie de la contre-culture et des utopies ?
La tentation de remplacer la politique, avec ses affrontements et ses compromis, par de l'ingénierie n’est pas nouvelle. Une politique des machines a émergé avec l'un des mouvements intellectuels marquants du XXe siècle, la cybernétique. Les ingénieurs ont ainsi inscrit dans l'ordinateur et les réseaux une partie de ses principes : la société serait constituée d’un ensemble d'informations interconnectées, dont la gestion permettrait de « changer le monde ». La cybernétique a eu une grande influence sur le mouvement hippie. « Nous ne formons tous qu'un » a longtemps été son mantra, renvoyant à une image de communication instantanée et directe entre les individus. Ce que le réseau a tenté d'organiser, d'abord dans sa phase utopique… et maintenant dans des systèmes de surveillance et d'influence.
Fred Turner, en historien de l'Internet, présentera ces trois temps et les idéologies qui les ont accompagnées pour mieux replacer l'usage des technologies pour une vision autoritaire du monde.
Biographie :
Fred Turner est professeur en sciences de la communication à l'université Stanford. Il tient la chaire Harry et Norman Chandler dans le département de communication, et enseigne au département d'histoire ainsi qu'au département d'art et d'histoire de l'art de la même université. Après avoir exercé le métier de journaliste à Boston pendant dix ans, et donné des cours au MIT et à Harvard, il a obtenu un doctorat à l'université de Californie à San Diego. Son travail sur les héritages des hippies et des ingénieurs dans la construction du réseau a fait de son livre Aux sources de l'utopie numérique un classique de l'histoire de l'Internet.
